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Brève n° 22

 

Heureux coup de pioche pour les archéologues suisses en Grèce

 

Article de Nicolas Verdan paru le 9 octobre 2007 dans 24 Heures

 

L'émotion est palpable au sein de l'Ecole suisse d'archéologie en Grèce. Une série récente de sondages exploratoires, près du village d'Amarynthos, sur l'île d'Eubée, a révélé la présence de deux assises de blocs de tuf. Une découverte qui pourrait s'avérer importante. Voilà des mois que nos archéologues nationaux, en collaboration avec le Service archéologique grec, sont à la recherche d'un sanctuaire d'Artémis Amarysia. Jamais trouvé jusqu'à aujourd'hui, cet édifice est mentionné par plusieurs sources antiques.

Sa mise à jour aurait un retentissement archéologique international. Voilà qui donnerait, également, un nouvel élan aux travaux de la seule mission suisse permanente à l'étranger, dirigée depuis le 1er janvier 2007 par Karl Reber, professeur d'archéologie classique à l'Université de Lausanne.

 

Prudence de mise

 

La prudence, toute scientifique, n'en reste pas moins de mise. «Dégagée sur une longueur d'environ 6 mètres, la structure se poursuit en profondeur dans les terrains voisins, explique Sylvian Fachard, secrétaire scientifique de l'Ecole. La découverte d'éclats de marbre permet d'imaginer une élévation dans ce matériau. Mais celle-ci a aujourd'hui disparu. Les blocs de marbre ont selon toute probabilité été transformés en chaux, comme permet de le supposer la présence d'un four à proximité.»

Pour l'instant, l'incertitude continue à dominer. Placées sous la direction conjointe du professeur Denis Knoepfler (Université de Neuchâtel et Collège de France) et de Mme Amalia Karapaschalidou, de l'Ephorie des Antiquités d'Eubée, les fouilles d'Amarynthos devraient reprendre l'an prochain. Et permettre de préciser l'étendue et la nature du bâtiment auquel appartiennent ces soubassements. Les autorités grecques doivent toutefois donner leur aval. « L'avenir seul permettra de dire si ces fondations peuvent être mises en rapport avec l'un des édifices du sanctuaire d'Artémis Amarysia, indique encore l'archéologue Thierry Theurillat. Et ce, pour autant que ce dernier se trouve bien dans la région actuellement en voie d'exploration. » En attendant, sur le terrain, l'équipe des archéologues suisses, est animée par l'excitation de la découverte.

 

DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 30 OCTOBRE 2007

 

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