Brève n° 23
Découverte d'un trésor
illégal en Grèce
Article de M.D. pour LCI, le 20 avril 2006 ; information due
au ministère grec de la Culture et à l’AFP ; mis à jour le 20 septembre 2006.
Schinoussa. Une petite île des Cyclades, en
Grèce, à quelques encablures de Naxos. Depuis vendredi dernier, les autorités
grecques y découvrent un fabuleux trésor, évalué à près de 300 œuvres, dont
certaines de grande valeur. Ces antiquités ne sont pourtant pas exhumées d'un
site archéologique mais d'une villa isolée appartenant à une famille
d'armateurs grecs. S'y trouvait même une chapelle byzantine démontée. Les enquêteurs
grecs semblent avoir mis au jour un important trafic international, qui
pourrait les conduire jusqu'au musée Getty de Los Angeles.
Le musée américain est accusé par les
autorités grecques et italiennes d'avoir acquis des antiquités d'origine
douteuse en provenance de leurs pays. Dans le collimateur de la justice de
chaque pays, Marion True, l'ancienne responsable des antiquités du Getty.
Depuis novembre dernier, elle est jugée à Rome pour association de malfaiteurs
en relation avec un trafic d'antiquités, affaire dans laquelle elle clame son
innocence.
« Affaire la plus complexe »
Or, la semaine dernière, la brigade grecque de
lutte contre le pillage d'antiquités a découvert 17 œuvres non déclarées dans
la villa de Marion True à Paros (Cyclades). Par ailleurs, selon les enquêteurs,
l'Américaine a "visité" la villa de Schinoussa. Celle-ci appartient,
via une société-écran du Panama, à Despina Papadimitriou, membre d'une famille
d'armateurs qui réside à Londres. D'autres antiquités également non déclarées ont
par ailleurs été retrouvées dans une villa d'Athènes appartenant à cette même
famille. La police hellène a aussi établi que le frère de Despina
Papadimitriou, Christos Michaelides, décédé en 1999 en Italie, était le
collaborateur du grand antiquaire londonien Robin Symes, qui était fournisseur
du département des antiquités du musée Getty à l'époque où il était dirigé par
Marion True.
"C'est l'affaire la plus complexe qui ait
été mise au jour récemment" dans le domaine du trafic d'antiquités, a
commenté mardi le ministre grec de la Culture, George Voulgarakis. Selon une
source judiciaire, le procureur Ioannis Diotis en charge de ces affaires a
l'intention de se rendre au musée Getty, une fois que l'inventaire des pièces
de Schinoussa sera terminé. Il a en outre annoncé qu'il allait demander
l'assistance des autorités judiciaires américaines et des pays européens qui
pourraient être impliqués dans ce trafic.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 31 OCTOBRE 2007