Brève n° 31
Chasse au trésor dans un palais de l'ex-famille royale de Grèce
Information de l’AFP en date du
13 juin 2007.
TATOI
(Grèce) - Plus de 200 antiquités et 300
tableaux: c'est le "butin" découvert jusqu'à présent par des experts
du ministère de la Culture dans l'ancien domaine royal de Tatoï, au nord
d'Athènes, après l'ouverture de caisses scellées depuis des décennies.
"C'est
une véritable chasse au trésor, nous sortons des merveilles de caisses
entassées en vrac, à chaque fois c'est la surprise", s'enthousiasme auprès
de l'AFP Nikos Minos, directeur du service de restauration du ministère.
Mobilisant
21 archéologues et restaurateurs, l'opération a été lancée il y a trois mois,
dans le cadre d'un ambitieux projet de mise en valeur du domaine, déserté après
le départ en exil de l'ex-famille royale de Grèce au début de la Junte des
Colonels, en 1967.
En
matière d'antiquités, la collection retrouvée est "de grande valeur et
heureusement elle était en bon état, en dépit des conditions de stockage"
difficiles, dans l'ancienne écurie, souligne Dimitris Kaziannis, archéologue,
lors d'une visite du site organisée mardi pour la presse.
Le
fleuron de la collection est un vase peint datant de 760 avant notre ère
"intact, ce qui est exceptionnel pour une pièce aussi vieille",
explique-t-il.
Au
milieu des vases, cratères et amphores qui témoignent de l'évolution de l'art
antique sur dix siècle se détache aussi une petite fiole à parfum en verre,
datant de l'époque romaine.
Couchés
dans des boites, dans un atelier en préfabriqué installé pour le recensement et
l'entretien, ces pièces devraient à terme regagner les vitrines où elles
étaient exposés dans le palais, cette fois au profit du grand public.
Il
en va de même pour 50 icônes, dont certaines datant du XVIe siècle, ainsi que
de 326 tableaux découverts dans 88 caisses au sous-sol du palais que les
restaurateurs s'emploient dans l'immédiat à sauver des ravages de la
moisissure.
Composée
sans grande audace artistique, pour l'essentiel de toiles grecques du XIXe
siècle, la collection de peintures fait aussi des incursions dans les écoles
françaises et vénitiennes du XVIIIe.
Pour
retrouver et recenser ces pièces, passées officiellement en possession de
l'Etat grec en 2002 à l'issue d'une longue bataille légale, les experts
disposaient d'inventaires plus ou moins complets, dont le dernier établi en
1991, quand l'ex-roi Constantin, installé à Londres, avait été autorisé à
récupérer une partie de ses biens.
Face
à l'impopularité de la monarchie, abolie en 1975 par référendum, ce déménagement
avait alors fait scandale, la gauche hurlant au pillage de biens nationaux. En
janvier 2007, Athènes avait également tenté, en vain, de s'opposer à la vente
par Christie's à Londres d'une partie du patrimoine royal.
Mais
finalement, "nous avons trouvé beaucoup plus que ce qui était recensé
(...) et nous continuons nos recherches, il y a sûrement encore des pièces à
découvrir", relève M. Kaziannis.
Car
une fois fini d'inventorier et de vider le palais principal, les équipes auront
encore de l'ouvrage: le domaine, qui s'étend sur 4.700 hectares compte au total
37 bâtiments à aménager. Selon le ministre de la Culture, Georges Voulgarakis,
il faudra donc compter au moins cinq ans pour que le site puisse accueillir
visiteurs et touristes.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 10 NOVEMBRE 2007