Brève n° 73
Possibilité d’un prêt des
sculptures du Parthénon ?
Billet du jeudi 19 avril 2007 sur le blogue web.mac.com/sprovost/Marsyas_redux/
Le ministre de la Culture, G. Voulgarakis, est
revenu à la charge hier lors de la cérémonie au Musée de l’Agora, sur la
question du retour des sculptures du Parthénon : c’est la seconde fois en un
mois, et la huitième de l’année écoulée, qu’une restitution d’un objet antique
lui en fournit l’occasion. Celle d’hier était toutefois d’autant plus
symbolique qu’elle provenait d’un ancien conservateur adjoint du British
Museum.
Or il se trouve que Neil MacGregor, le
directeur de cette institution a fourni, mardi dernier, un petit espoir de voir
un jour les sculptures du Parthénon à Athènes — mais temporairement seulement.
Il a en effet indiqué à l’agence Bloomberg qu’il n’était pas contre le principe
des prêts des trop fameux « marbres d’Elgin » à la Grèce, pour « trois ou
six mois » comme tout autre objet, à condition que le gouvernement grec en
reconnaisse d’abord officiellement la propriété légale au British Museum. Il
est aisé d’écarter cette proposition comme une fausse ouverture du musée envers
les Grecs, dans la mesure où ces derniers ne pourraient jamais renoncer au
titre de propriété des sculptures. Mais en réalité, comme le rappelle N.
Kontrarou-Rassia dans Éleuthérotypia, le gouvernement grec est ouvert à
l’idée d’un prêt permanent des œuvres et se satisferait d’en laisser la
propriété juridique au British Museum : en 2001, le ministre de la Culture du
gouvernement socialiste, E. Vénizélos, avait, en vue des J.O. de 2004, déclaré
au Guardian que la Grèce n’excluait aucun compromis et était prête à renoncer à
la propriété formelle des sculptures si elle pouvait ainsi en obtenir le prêt à
longue durée.
Il y a donc peut-être malgré tout un peu de
place pour la négociation.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 29 MARS 2008