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Brève n° 75

 

France-Culture, semaine du lundi 14 avril 2008

Portrait de Marguerite Harl à écouter sur www.radiofrance.fr

"Marguerite Harl avec Simone Douek"

 

Descriptif : A écouter sur www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/avoixnue/index.php ?emission_id=79

 

Marguerite Harl, agrégée de lettres classiques, fut à la Sorbonne élève d’Henri-Irénée Marrou et soutint une thèse sur Origène. Devenue à son tour en 1959 professeur de grec post-classique à la Sorbonne, elle y a développé les études de patristique grecque et a fondé en 1986 la collection "La Bible d’Alexandrie" éditée au Cerf. Elle poursuit actuellement ses recherches sur la place de la Septante dans l’histoire du judaïsme et du christianisme ancien et prépare la traduction et l’annotation du prophète Zacharie selon la Septante.

 

Marguerite Harl, professeur émérite de grec post-classique à l’université de Paris-IV-Sorbonne, a mené une singulière aventure intellectuelle. Née en Ariège, elle fait ses études secondaires au lycée d’Albi, et s’inscrit en hypo-khâgne à Toulouse, tout en suivant parallèlement un enseignement à la faculté. Elle obtient l’agrégation féminine de lettres classiques (à ce moment-là distincte de celle des garçons) en 1941, puis enseigne au lycée de Cahors. C’est à l’occasion d’une mutation qu’elle arrive à Paris à l’automne 1949.

Ce qu’elle aime avant tout, c’est apprendre, comprendre. Et c’est sur cet ostinato qu’elle mènera toute sa vie ; c’est de cette continuité que naîtront les recherches, puis l’entreprise de traduction de la Bible d’Alexandrie, que l’on appelle aussi la Bible des Septante. Sur le terreau de sa passion pour le grec, de sa curiosité pour les textes, de ses rencontres fécondes pour le développement de sa réflexion, de la convergence de ses intérêts, une évidence s’impose à elle : il faut lire la Bible, de manière précise et approfondie, non pas dans une approche théologique, mais avec un point de vue linguistique et philologique.

Lorsque, après sa thèse sur Origène, elle inaugure en 1959 à la Sorbonne un enseignement de grec post-classique, consacré aux auteurs de langue grecque comme Philon d’Alexandrie ou Origène, elle a la ferme intention de réhabiliter la culture grecque post-classique aux yeux de ceux qui ne considéraient comme remarquable que le siècle de Périclès. C’est alors que la patristique grecque devient le fil d’une remontée aux sources. Pour comprendre ces auteurs et savoir à quels textes ils se référaient, il n’y avait qu’une seule solution : traduire les livres qu’ils citaient, c’est à dire ceux de la Bible eux-mêmes traduits de l’hébreu au grec à époque hellénistique. Il fallait que des traducteurs du XXe — et du XXIe — siècles entrent dans la pensée des traducteurs d’un autre millénaire. Elle a alors constitué une équipe autour d’elle, chacun prenant en charge un livre de la Bible.

L’aventure se poursuit aujourd’hui, les chercheurs continuent à traduire, avec cette grande « entrepreneuse de travaux » qu’est Marguerite Harl.

BIBLIOGRAPHIE

Marguerite Harl - "La Bible en Sorbonne ou La revanche d’Érasme", 2004

Marguerite Harl - "La Langue de Japhet. Quinze études sur la Septante et le grec des chrétiens", 1992

Marguerite Harl (avec Gilles Dorival et Olivier Munnich) - "La Bible grecque des Septante. Du judaïsme hellénistique au christianisme ancien", 1988

 

DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 18 avril 2008

 

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