Et si les facs devaient prouver qu'elles ne forment pas que des
chômeurs pour être convenablement financées par l'État ? C'est un peu l'idée du
rapport rendu public mercredi au Sénat.
Url de
référence : www.20minutes.fr/article/236520/France-Sympa-ou-les-facs-financees-en-fonction-de-leurs-performances.php.
L’information est reprise par le site www.fabula.org.
«Sympa»
Dans
le cadre d'une révision du système actuel de financement des facs, dit « San
Remo », souhaitée par le ministère de l'Enseignement supérieur, six sénateurs
proposent un nouveau système de répartition des moyens à la performance et à
l'activité, dit « Sympa ».
L'objectif
est de répartir avec plus d'équité qu'aujourd'hui le gâteau - 8,5 milliards
d'euros - entre les universités. Comment ? En augmentant notamment l'enveloppe
des facs dont la formation est « performante ».
Comprendre,
celles qui garantissent à leurs étudiants le meilleur taux d'insertion
professionnelle, à 6 mois et à 3 ans, la plus forte poursuite d'études après la
licence, mais aussi le niveau de salaire le plus élevé ou la plus forte
proportion de diplômés ayant le statut cadre. Le tout «tenant compte de
l'origine socio-économique des étudiants», précise Jean-Léonce Dupont, sénateur
centriste.
Filières
compromises
Il
n'empêche : c'est une sacrée révolution. Le sort des filières aux débouchés
«limités» - sociologie, ethnologie, archéologie - est dès lors clairement
compromis. Un sénateur précise qu'à terme, « il n'y aura plus qu'un pôle
d'excellence de grec ancien, à la Rochelle, au lieu de plusieurs répartis sur tout
le territoire aujourd'hui ».
Le
rapport suggère que 13,5% des crédits de fonctionnement soient alloués dès l'an
prochain en fonction du critère de performance, contre 3% aujourd'hui, et que
le pourcentage grimpe au fil des ans. Même si la «mise en œuvre effective» du
critère se ferait en 2012.
Par
ailleurs, l'activité de l'université rentrera aussi dans le calcul. Le rapport
soutient l'idée d'un «forfait étudiant», versé non plus au prorata du nombre
d'inscrits, mais au vu du nombre réel d'étudiants présents aux partiels.
Ce
qui inciterait la fac à lutter contre le décrochage en cours d'année. Et
l'empêcherait du même coup de faire grimper artificiellement sa dotation grâce
aux 10 à 30% d'étudiants fantômes qui disparaissent chaque année aussitôt inscrits.
«La
bonne direction» du ministère
De
quoi faire bondir George Molinié, président de Paris-IV Sorbonne, qui nous
confiait récemment : « On forme des esprits, pas des professionnels. Les
entreprises le font très bien en six mois. »
Le
ministère, contacté mercredi par 20Minutes.fr, a dit étudier le rapport
mais confirme déjà que « la culture du résultat, de la performance est
tout-à-fait dans la direction que nous souhaitons prendre. »
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 10 septembre 2008