Brève n° 124
Les IA-IPR de lettres aux
professeurs de collèges et de lycées enseignant les langues anciennes
A l’occasion de cette rentrée, nous souhaitons
vous rappeler quelques grands principes qui sous-tendent l’enseignement des
langues anciennes et vous donner quelques orientations concernant les pratiques
de classe. Ces pistes de travail et ces conseils sont extraits du Guide
pédagogique du professeur pour l’enseignement des langues anciennes en collège
et lycée que vous pourrez consulter sur le site académique Menapia.
- Le souci permanent de l’enseignant sera de
maintenir une articulation raisonnée et un juste équilibre entre culture et
langue. La langue et la civilisation sont indissociables. Il est aussi dangereux
d’oublier d’enraciner l’apprentissage de la civilisation dans l’étude des
textes et de la langue que de privilégier l’enseignement d’un système linguistique
décontextualisé. En particulier, insister sur l’importance du socle culturel
gréco-romain ne signifie pas renoncer à la connaissance de la langue et à des
exigences linguistiques.
- La séquence en langues anciennes doit faire
l’objet d’une problématisation, de choix d’enjeux et de mises en perspective
synchronique et diachronique.
-Tout en respectant les textes des programmes,
on peut laisser une place aux auteurs chrétiens, au latin du Moyen Age et de la
Renaissance, aux textes scientifiques.
- Il faut veiller à nourrir le dialogue des
langues anciennes avec le Français mais aussi avec les champs disciplinaires
voisins. La littérature de l’Antiquité est riche de textes sources pour le français
et beaucoup d’autres langues européennes.
- L’outil informatique est parfaitement adapté
à l’enseignement des langues anciennes. Il met à disposition de tous des
banques de textes très variés et d’images d’œuvres d’art et de sites, des relevés
fréquentiels qui rendent plus pertinente l’étude de la langue.
Le site Musagora constitue le portail
pédagogique de référence. Sur le site Lettres de l’académie de Lille, Menapia
offre des informations pratiques (programmes, concours, expositions etc.)
et propose des exemples de pratiques pédagogiques émanant des collègues de
l’académie de Lille.
Pour les pratiques de classe, nous vous
rappelons en particulier :
- l’importance de la lecture du texte : on use
de différentes formes, choisies en fonction de finalités précises (lecture
orale préalable du professeur, lecture silencieuse individuelle ou interprétée
par un élève) ;
- la nécessité de varier les modalités
d’accompagnement de la compréhension : présentation des textes adaptée aux
besoins, recours aux deux grands types de lecture (bilingue synthétique, ou
linéaire analytique) ;
- l’intérêt de l’atelier de traduction en tant
qu’observation d’un cheminement personnel dans un texte ;
- les priorités pour l’apprentissage de la
langue : mettre l’accent sur leur spécificité par rapport au français, recourir
à des tableaux simplificateurs en morphologie, utiliser la phonétique dans une
perspective diachronique pour faire comprendre la cohérence de la langue à
travers ses évolutions, faciliter la mémorisation du vocabulaire par décomposition,
comparaison ;
- les objectifs culturels d’un enseignement
qui, tout en favorisant l’acquisition de notions cardinales concernant
l’Antiquité grecque et romaine, aide l’élève à acquérir une culture humaniste
et à s’interroger sur les notions de patrimoine et d’héritage ;
- l’aide que pourra fournir le recours à
l’outil informatique durant les cours : par exemple usage du traitement de
texte pour la construction des phrases, pour les tâtonnements vers une
traduction ; utilisation d’un tableur pour le stockage et la gestion des
acquisitions lexicales ; recherche sur Internet et utilisation de traductions
et de documents à comparer, à confronter etc.
Lille le 8 septembre
2007
Pour les IA-IPR de
lettres de l’Académie de Lille
Marlène
Guillou
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 18 septembre 2008