« Inutile fatras, langue désuète réservée à l’Église et aux
curés », le latin (et son compagnon de route le grec) a subi toutes les avanies
de la modernité. Et, sacrifié sur l’autel des sciences dures, on le croyait
bien mort. Mais force est de constater que le cadavre bouge encore. Un peu.
Certes, on est bien loin des « humanités » obligées d’antan, mais les
langues dites « mortes » attirent encore 15 % des collégiens (contre 75 % il y
a 50 ans). En Haute-Garonne, 6724 des 48 000 collégiens optent pour le latin en
6e, 851 le grec et 146 téméraires planchent sur les deux.
Mais cet engouement ne dure guère. « Dès qu’on le peut, on s’en débarrasse
», se plaint un prof de latin qui, s’il est « relativement » satisfait de ses
effectifs en collège, les voit carrément fondre à l’entrée au lycée.
Ainsi, ils ne sont plus que 667 à « conserver » le latin dans
les grandes classes du secondaire (et 316 le grec), soit 1,5% de rescapés par
rapport à l’effectif global.
Quant à l’hébreu, jadis langue morte, ressuscitée par la
création de l’État d’Israël, il n’est plus guère enseigné qu’à Fermat et au
lycée privé Juif Ozar Hatorah.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 5 NOVEMbre 2008