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Brève n° 178

 

De laube au crépuscule de lOccident : Parménide

 

Billet de « Patrick H » sur son blog le 28 décembre 2008.

 

Poursuivons notre cheminement avec Parménide d’Élée. Il figure, avec Empédocle ou Héraclite, parmi les philosophes présocratiques, dont la conception de l’univers a été redécouverte par certains des plus grands savants du XXe siècle, notamment Niels Bohr, Werner Heisenberg ou Erwin Schrödinger, qui sont à l’origine de l’élaboration de la théorie de la mécanique quantique. Rappelons en outre que les présocratiques ont influencé Heidegger et l’ont conduit à replacer l’ontologie (la théorie de l’être) au cœur de la métaphysique. Nous y reviendrons. Mais pour le moment, laissons à Brasillach le soin de nous présenter Parménide.

 

« Parménide est un des plus grands noms de la philosophie grecque présocratique, le fondateur de l’école d’Élée, le maître de Zénon. Si l’on en croit Platon, qui lui a consacré un de ses dialogues les plus riches, il connut à Athènes Socrate tout jeune. C’est un homme, en tout cas, de la fin du VIe siècle et du début du Ve avant notre ère. Il n’avait pas renoncé à la forme poétique, pour laquelle il avait à coup sûr des dons éblouissants, comme nous le prouve le prologue de son œuvre, véritable « nuit de Parménide » comme il y a une « nuit de Pascal ». C’est le philosophe de l’Être, qu’il définit par la non-contradiction, mais qui, pour lui, est en outre, et bizarrement, homogène et sphérique. Il ne reste malheureusement de lui que des fragments peu nombreux, des résumés obscurs, où l’on peut, comme Nietzsche l’a fait, aller chercher avec curiosité le souvenir d’une grande âme abstraite « complètement  pétrifiée par la raideur logique et presque transformée en une machine à penser », mais sauvée par l’éclat d’une forme qui ne réussit pas à tout oublier de la chaleur de la vie. »

 

Je pense, donc je suis

 

Allons, je vais parler, et toi, prête l’oreille à ce que tu vas entendre de moi :

Pour atteindre à la connaissance de l’univers, il n’y a que deux voies.

L’une affirme l’existence de l’Être, et dit qu’il est impossible que l’Être ne soit pas.

Voilà la route de la Certitude, c’est la méthode qui accompagne la Vérité du même pas.

L’autre voie affirme l’inexistence de l’Être, l’existence du Non-Être :

Je dis que cela n’est qu’un mauvais sentier où l’on ne peut rien connaître.

On ne peut pas saisir le Non-Être, puisqu’il est hors de notre portée.

On ne peut pas le définir. Tandis qu’il n’y a pas de différence entre l’Être et sa Pensée.

 

Traduit du grec ancien par Robert Brasillach, Anthologie de la poésie grecque, Stock, 1950

 

DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 8 JANVIER 2009

 

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