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Brève n° 181

 

Mérida : la crème du théâtre classique dans un décor antique

 

Le Théâtre Romain a accueilli trois pièces « d'essence gréco-latine ».

 

Le plus vieux rendez-vous théâtral d’Espagne célèbre cette année sa 54e édition avec une sélection de sept pièces classiques d'Euripide, Sophocle, Platon ou Shakespeare dont quatre revisitées à la sauce contemporaine.

Renommé tant pour la qualité des œuvres sélectionnées que pour la beauté des lieux qui accueillent les représentations théâtrales, le Festival de Mérida se voue tout entier depuis plus de 50 ans au théâtre classique. Cette année encore, deux espaces magiques et antiques accueillent les pièces. Le Théâtre Romain verra résonner sur scène les textes d’Euripide, Platon ou Sophocle pour des œuvres d’essence « gréco-latine » tandis que dans l’Amphithéâtre romain défilera une sélection d’œuvres regroupées sous le titre « Autre regard » qui revisitent originalité et pertinence des œuvres classiques pour en faire parfois ressortir la brûlante actualité.

L’émouvante tragédie classique « Les Troyennes » d’Euripide dirigée par Mario Gas ouvre le festival 2008. La pièce est jouée du 3 au 6 et du 8 au 13 juillet à 23 heures dans le Théâtre Romain, avant de rejoindre Madrid et son Matadero en septembre. Cette grande production rassemble une quinzaine d’acteurs au service d’un texte écrit au Ve siècle avant Jésus-Christ sur le thème de la répartition des femmes comme trésors de guerre.

Dans le Théâtre Romain, la programmation se poursuit avec « Miles Gloriosus » d’après Platon dans une version de Juan Copete dirigée par Juan José Afonso. Cette comédie vive et enlevée qui narre l’histoire d’amour entre un soldat fanfaron et une jeune fille séquestrée occupe l’affiche du 23 juillet au 3 août. Enfin, « Œdipe Roi » d’après Sophocle est dirigée par l’Argentin naturalisé français Jorge Lavelli, fondateur de l’ancien Théâtre National de la Colline à Paris. Pièce essentielle du théâtre gréco-romain, elle se joue entre le 13 et le 17 et le 20 et le 24 août.

Du Côté de l’Amphitéâtre Romain, monument daté de l’an 8 avant Jésus-Christ, la sélection « Autre regard » débute le 17 juillet par la représentation d’ « Ajax » d’après Sophocle dirigée par le prestigieux metteur en scène grec Theodoros Terzopoulos et interprété par l’Attis Theatre, d’Athènes. Mérida s’enorgueillit d’accueillir la première européenne de cette pièce coproduite par la Grèce et la Chine à l’occasion des Jeux Olympiques de Pékin et fondée sur l’exploration de la voix et de l’énergie du corps.

Du 6 au 10 août, l’adaptation par Francisco Sena du « Timon d’Athènes » de Shakespeare, dirigée par le Portugais Joaquim Benite, prend le relais. Replacée pendant la crise pétrolière de 1973, la pièce, par les thèmes qu’elle aborde (argent, trahison et générosité sur fond de crise), prend une force nouvelle.

Autre regard contemporain sur une pièce classique, celui porté par le Roumain Mihai Maniutiu sur la pièce de Sophocle et Euripide « Électre ». Accompagné de musique en directe, de danse et de reproduction de cérémonies roumaines, le mythe prend un sens ethnique et parle de justice plus que de vengeance.

Avec la version italienne « Le Troiane » d’Euripide, jouée les 27 et 28 août par la compagnie théâtrale de Naples et dirigée par Annalisa Bianco et Virginio LIberti, le festival de Mérida entend clore l’édition 2008 avec le montage original de la toute jeune Compagnie de Théâtre Européen, composée de professionnels de nombreux pays. Il s’agit de raconter la guerre du point de vue des vaincus, de parler du deuil et de la souffrance de l’après.

Mais le Festival de Mérida, c’est aussi un troisième espace, le Forum Romain, où tous les week-ends du 14 juillet au 12 août se joue en soirée le spectacle pour enfants « Prometeo » dirigée par Charo Feria. Onze acteurs, gymnastes, acrobates et danseurs raconte sous la forme d’un conte agrémenté de tours de magie, de feux d’artifice et d’acrobatie la création de l’homme.

Les 3 et 24 juillet ainsi que les 6, 13 et 30 août, des processions dédiées à la déesse Cibeles dans la plus pure tradition romaine emmènent le public du Forum jusqu’au Théâtre Romain. Enfin les vendredis et samedis soirs à 1h30 du matin, un spectacle comique dirigé par Jesús Manchon recrée une dispute entre un Grec et un Romain, pour prolonger le spectacle jusque tard dans la nuit.

 

DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 8 JANVIER 2009

 

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