Brève n° 185
Aurélien
Berra a soutenu sa thèse de doctorat, intitulée « Théorie et pratique de
l'énigme en Grèce ancienne » et préparée sous la direction de Christian Jacob,
le vendredi 28 novembre 2008, à 14 heures, au 105 boulevard Raspail (EHESS), en
salle 4.
Cette
thèse vise à élaborer un point de vue global sur l'énigme grecque, en étudiant
son champ lexical et sémantique, les théories anciennes et les sources
principales. Les faits antiques sont mis en perspective par un état de la
question dans le domaine anthropologique. Une première partie mène l'examen
étymologique, sémantique, syntaxique et statistique des groupes lexicaux d'aïnigma
et de griphos, ainsi que de leurs calques latins, à travers une analyse
de corpus fondée sur les bases de données les plus récentes. Dans la deuxième
partie, l'étude des conceptions de l'énigme qui apparaissent dans les textes
savants de l'Antiquité gréco-latine, depuis l'époque classique jusqu'aux
commentaires byzantins, montre les obstacles que rencontre la théorisation de
ce genre traditionnel. La troisième partie de ce travail s'attache aux
principaux vestiges de la tradition grecque : la section sur les énigmes des Deipnosophistes
d'Athénée (livre X, 448 b 459 c), dont nous proposons une édition critique et
une traduction, et les énoncés conservés dans l'« Anthologie grecque » (livre
XIV), que nous traduisons ; les spécimens recueillis par ces deux sources sont
ensuite analysés par types. L'énigme apparaît ainsi comme un genre littéraire,
comme un genre discursif et comme une catégorie de la réception. Dès
l'Antiquité, le discours énigmatique offre une occasion de réflexivité sur les
formes de la langue, de la communication et de la culture.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 24 JANVIER 2009