Brève n° 203
Angélique Ionatos et Katerina Fotinaki
Article de Fara C. dans L’Humanité du 7 mars 2009
Dès
ce soir, filons au Café de la Danse où Angélique Ionatos et Katerina Fotinaki
(notre photo), toutes deux Grecques, chanteuses et guitaristes, présentent leur
enchanteur double album (un CD + un DVD), Comme un jardin la nuit. Le duo
revisite des textes contemporains ou antiques, en grec moderne, français ou
grec ancien. Quelques vers de la libre rimeuse et amoureuse Sappho de Mytilène
(VIIe siècle av. J.-C.), des extraits d’Odysseus Elytis (1911-1996, prix Nobel
de littérature en 1979), sur des partitions d’Angélique Ionatos ou de Manos
Hadjidakis (mort en 1994, lauréat de l’oscar de la BO de Jamais le dimanche, de
Jules Dassin), et deux traditionnels arrangés par le tandem. De Ferré,
résonne : « Cette blessure / D’où meurt la mer comme un chagrin de
chair / où va la vie germer dans le désert / (…) / Cette blessure d’où tu
viens. » Pour l’auditeur, cette blessure, précisément, a quelque chose de
la mélancolie épanchée dans la chanson traditionnelle grecque Mon oiseau est
parti : « Je t’envoie ma larme / Dans un humble mouchoir / Mais ma
larme est brûlante / Et brûle le mouchoir. » Ionatos et Fotinaki, en
vestales de leur art vrai, abolissent la notion de temporalité. Sur le feu
sacré de leur créativité, elles mettent en lumière une fraternité qui transcende
les siècles.
DATE DE
PUBLICATION EN LIGNE : 31
MARS 2009