Brève n° 272
Les chercheurs plongent dans un trésor ancien
Nouvelle de l’Université de
Nottingham (www.nottingham.ac.uk) en date du 8 juin 2009.
Des
archéologues de l'université britannique de Nottingham et de l'éphorat grec des
Antiquités sous-marines du ministère de la culture, utilisent des équipements
numériques pour résoudre le mystère de l'ancienne ville grecque de Pavlopetri,
réputée la ville engloutie la plus ancienne du monde. Après avoir été découvert
et mis en carte par des chercheurs de l'institut océanographique de
l'université de Cambridge, en 1968, le site n'a plus fait l'objet de travaux
d'aucune sorte. Le présent projet pourrait alimenter l'archéologie sous-marine
de l'avenir.
Les
ruines de Pavlopetri reposent à une profondeur de 3 à 4 mètres près de la côte
de Laconie dans le Péloponnèse et remontent au moins à l'an 2800 avant notre
ère. Les bâtiments sont intacts; rues, cours, chambres tombales sont également
préservées. Les experts estiment que ces ruines datent de la période mycénienne
(env. 1680 - 1180 avant notre ère).
Le
Dr Jon Henderson du centre de recherche d'archéologie sous-marine (UARC) de
l'université de Nottingham est le premier archéologue depuis 40 ans à obtenir
une permission spéciale du gouvernement grec pour étudier la ville engloutie.
Ce projet contribuera à faire la lumière sur la manière dont la ville s'est
développée, la date de son occupation, ses activités et les raisons de son
engloutissement.
«
Ce site présente une valeur archéologique internationale exceptionnelle. Il est
impératif d'enregistrer et de préserver de manière appropriée les restes
fragiles de cette ville, avant qu'ils ne se perdent à jamais », explique le Dr
Henderson. « Un des objectifs fondamentaux du projet consiste à accélérer la
prise de conscience de l’importance du site et à garantir sa gestion éthique,
sa présentation au public de manière durable et profitable autant au
développement du tourisme qu'à la communauté locale. »
Les
bâtiments, cours, rues, tombes et sépultures immergés se trouvent à proximité
d'une zone fréquentée par des touristes et des campeurs. Les chercheurs
affirment que le tourisme aussi bien que l'industrie ont un effet négatif sur
les ruines ; des touristes à l'affût de souvenirs font de la plongée sur le
site ; des bateaux causent des dégâts lorsque leurs ancres trainent sur le fond
marin.
Le
Dr Henderson et son équipe, en collaboration avec M. Elias Spondylis de l'éphorat
grec des Antiquités sous-marines, utilisent des équipements conçus pour l'armée
et les exploitations de pétrole offshore. Les experts pensent que ce type
d'équipement pourrait transformer le relevé et l'enregistrement archéologiques
sous-marins.
Les
chercheurs effectueront un relevé numérique du site, au millimètre près, à
l'aide d’un scanner acoustique développé par une entreprise nord américaine
d'ingénierie offshore. Cet équipement est capable de générer très rapidement
des relevés de qualité photographique, tridimensionnelle, de la conformation du
fond marin et des structures sous-marines, avec une précision submilimétrique.
«
La difficulté d'effectuer rapidement, avec précision et surtout de manière
économique des relevés de structures immergées, qu'il s'agisse d'épaves de
navires ou de cités englouties, constituait un obstacle majeur au développement
de l'archéologie sous-marine », souligne le Dr Henderson. « Je pense que nous
disposons à présent d’une technique qui résout ce problème de manière
effective. »
Le
Dr Nicholas Flemming, découvreur du site en 1967, participe au projet. En 1968,
son équipe de Cambridge avait effectué des relevés du site à l'aide de mètres
rubans. Le Dr Chrysanthi Gallou de l'université de Nottingham effectue actuellement
une évaluation systématique des découvertes de l’époque.
Les
archéologues prévoient de terminer pour la fin juin le relevé sous-marin
complet.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 14 JUIN 2009