Brève n° 299
Des inscriptions anciennes
jettent une nouvelle lumière sur les secrets de Perperikon
Article de Diana Hristakieva (version française : Assen Zidarov)
paru le 5 septembre 2009 sur le site de la Radio Nationale Bulgare.
Il ne reste plus qu’un mois jusqu’à la clôture
de la saison des fouilles archéologiques en Bulgarie. Cette fois nous allons
attirer votre attention sur le complexe cultuel de Perperikon, dans l’Est du
massif des Rhodopes. L’équipe du professeur Nikolaï Ovtcharov a découvert les
premiers renseignements épigraphiques sur Perperikon qui remontent au 4ème -
5ème et au 16ème- 17ème siècles. Il s’agit de deux stèles funéraires portant
des inscriptions en latin et d’un sceau de plomb. Les archéologues ont découvert
également une route de l’époque romaine dans la partie sud de Perperikon.
La nouvelle a été annoncée par le professeur
Ovtcharov lors d’une conférence de presse:
le рrof. Nikolay Ovtcharov" Début août plusieurs habitants de
la région nous ont informés qu’ils avaient découvert un tronçon de route à un
kilomètre environ de la partie sud de Perperikon. Nous avons vérifié cette
information et nous avons constaté qu’il s’agissait d’une voie de l’époque
romaine qui reliait Perperikon à une bifurcation de la route principale
Est-Ouest-Europe-Asie appelée Via Egnatia. A cinq km de Perperikon la voie
s’écarte du tracé principal pour atteindre la cité de pierre. Un fragment de
cette petite route d’une longueur de 30 mètres a été découvert dans la forêt
voisine. Nous sommes tombés sur un antique atelier de forgeron qui fabriquait
des objets en métal. Nous avons découvert également des monnaies datant de la
fin du 4ème et du début du 5ème siècle, c’est-à-dire de l’âge d’or de
Perperikon. Une autre trouvaille sensationnelle est le fragment d’une
inscription. Plus tard nous avons trouvé encore deux inscriptions qui remontent
à une autre époque. Nos spécialistes ont précisé que les inscriptions sont en
grec ancien et en latin." le prof.
Nikolay Ovtcharov et le dr Zdravko Dimitrov montrent les inscriptions
découvertes près de Perperikon.Nikolaï Ovtcharov s’est adressé au professeur
Mme Vassilka Guérassimova, maître de recherche au Musée national d’histoire et
professeur à la Nouvelle Université Bulgare. Elle est le meilleur expert
bulgare en matière d’épigraphie latine. Mme Guérassimova a daté également les
monuments épigraphiques dont le plus ancien remonte au 4e - 5e
siècle et le plus tardif au 16e et au 17e siècle. Le
docteur Zdravko Dimitrov, spécialiste en archéologie antique a confirmé cette
information : « Ce sont les premiers renseignements épigraphiques portant sur
Perperikon, ils ont été découverts sur le même site. La première inscription
est gravée sur une dalle funéraire. On distingue clairement le nom Julius
Taymenos. Ce n’est pas un nom thrace, il est d’origine syrienne. Des
inscriptions analogues datant de l’époque romaine ont été découvertes en Syrie
et en Pamphylie, une des provinces les plus riches de l’Empire romain. Les
chercheurs sont arrivés à la conclusion qu’à Perperikon avaient vécu beaucoup
de colons de Syrie et d’Asie mineure, essentiellement des commerçants et de
riches artisans. Ce nom jette une nouvelle lumière sur le développement des
contacts économiques dans l’Est des Rhodopes pendant la Basse Antiquité. La
deuxième inscription est pratiquement illisible, elle est en latin et remonte
elle aussi au 4e et au 5e siècle, l’âge d’or de
Perperikon. »
L’origine de la dernière inscription
découverte à une plus grande distance de la voie romaine et de Perperikon est
très incertaine, selon l’équipe du professeur Ovtcharov. « Il pourrait s’agir
d’une inscription gravée par des petits bergers il y a 50 ans. Plus tard, les
spécialistes ont prouvé que l’inscription datait du 16e -17e
siècle. On distingue nettement le nom chrétien de Cosma, mais on ne peut pas
dire s’il s’agit d’un nom bulgare ou grec car l’orthographe est la même dans
les deux langues. Il y a quelques jours, les archéologues ont découvert un
sceau de plomb du 11ème siècle à l’effigie de la Sainte Vierge à l’Enfant Jésus
et portant le nom de Musseliy Bakouriani gravé sur le revers du sceau.
DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 16 SEPTEMBRE 2009