Retour À l’index

 

Brève n° 314

 

Les apparences en français et en grec modernes

 

Chronique d’Hind Boughedaoui sur le site du Petit Journal d’Athènes, le vendredi 23 octobre 2009.

 

À l’instar de beaucoup de pays, le poids des apparences est lourd et il arrive souvent que nous jugions les gens selon leur allure, bien qu’elle puisse être trompeuse…

Il nous suffit parfois d’un regard pour prêter à certaines personnes un comportement, une façon de penser qui n’a rien à voir avec ce qu’elle est vraiment. Nous devrions pourtant nous en abstenir car incontestablement « l’habit ne fait pas le moine », ou, pour citer une expression arménienne, « si derrière toute barbe il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes. »

La plupart des sources s’accordent à dire que l’expression « l’habit ne fait pas le moine » proviendrait du latin médiéval et daterait du XIIIe siècle. Elle serait issue de la déformation d’une expression de Plutarque ou bien aurait pour origine un fait historique qui a eu lieu le 8 janvier 1297 à Monaco. François Grimaldi et quelques compagnons d’armes pénètrent dans la place forte de Monaco déguisés en moines franciscains. Ils parviennent ainsi à tromper les gardes qui pensaient avoir affaire à de vrais religieux et s'emparent ainsi de la forteresse.

 

« Ta rasa den kanoun ton papa », la soutane ne fait pas le curé

 

La langue grecque utilise le même champ sémantique avec l’expression « Τα ράσα δεν κάνουν τον παπά » (ta rasa den kanoun ton papa), soit « la soutane ne fait pas le curé ». Il n’est pas étonnant que le grec se soit également inspiré des mêmes références pour concevoir cette expression. Toutefois, les raisons diffèrent. Les popes grecs portent la barbe, en signe extérieur de sagesse, comme les dieux de l’antiquité grecque qui, avant eux, étaient représentés avec un collier de barbe pour les mêmes raisons. Mais il ne suffit pas de se donner un signe extérieur de sagesse pour être sage.

 

DATE DE PUBLICATION EN LIGNE : 11 NOVEMBRE 2009

 

Retour À l’index